Paradoxalement, le dispositif d’(In)visibles, qui nous rendait plus visibles, m’a libéré de cette crainte [des autres] le temps du shooting. Comme si la présence de l’appareil photo nous protégeait (…).
— Un participant

Les shootings

Les shootings photos se sont déroulés du mois d’octobre 2019 à mars 2020. Notre équipe a marché plus de 27 heures dans la ville genevoise afin de réaliser les photographies. Nous avons eu de nombreux regards curieux de passant·e·x·s, probablement peu habitué·e·x·s à voir des couples et familles arcs-en-ciel exprimer de la tendresse en public. Un autre élément pouvant expliquer cette curiosité étant l’utilisation d’un appareil photo dans l’espace public, qui attire forcément les regards, en particulier lorsqu’il s’agit de couples LGBTIQ+ ou ayant une expression de genre ne correspondant pas aux attentes assignées au genre perçu. Nous supposons que le fait d’être suivi par un photographe ait atténué d’éventuelles expressions de violences et/ou de haine, mais cela reste à vérifier.

Nous avons été agréablement surpris·e·x·s par des grands sourires, sur le visage de passantes lors d’un des shootings dans la vieille ville de Genève. À l’inverse, une expression de dégout s’est dessinée sur le visage d’un passant, alors que deux de nos participants se tenaient la main. Nous avons fait notre possible afin de mettre les couples et familles LGBTIQ+ à l’aise, cependant, ces dernier·e·x·s ont parfois été embarassé·e·x·s par des regards intrigués.

Making-of de notre tout premier shooting photo, réalisé à Vevey, en septembre 2019.

Making-of de notre tout premier shooting photo, réalisé à Vevey, en septembre 2019.

~1’430

personnes ont été impactées lors de nos shootings.

Honestly, it was a fantastic experience (...) You did great, and I’m still really happy to have taken part!
— Un participant

La réaction la plus notable s’est déroulée lors de notre premier shooting à Vevey, où un homme, intéressé par notre activité, nous a demandé ce que nous faisions. Suite à notre explication, ce dernier s’est lancé dans un discours associant l’homosexualité à l’anormalité et au handicap. Cette dernière était selon lui liée à “l’incapacité de se reproduire des homosexuels”. Cette réaction problématique et déplacée nous a conforté·e·x·s dans la nécessité de réaliser un tel projet.

Certaines villes ont été évoquées de manière récurrente par nos participant·e·x·s comme des lieux dans lesquels les discriminations homophobes et/ou transphobes dans l’espace public sont plus fréquentes. Nous souhaiterions ainsi y réaliser nos futures expositions.

En tout cas, merci beaucoup pour ces très précieux moments passés lors du shooting.
— Un·e participant·e
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L’exposition

Notre première exposition a eu lieu à Genève, au Parc des Bastions, un espace très connu des genevois et qui a notamment accueilli la fin du cortège de la Marche des Fiertés lors de la Geneva Pride, en 2019. Avec l’aide de la Fédération Genevoise des Associations LGBT, 210 élèves ont été sensibilisés aux questions LGBTIQ+, sur mandat du Département de l’Instruction Publique (DIP). Entre

5’000 - 10’000

personnes ont aperçu notre exposition au Parc des Bastions.

Chaque visite de classe a été suivie d’ateliers organisés par la Fédération Genevoise des Associations LGBT afin d’amener un apport de connaissances théoriques sur les questions LGBTIQ+, d’aménager un espace de dialogue autour de ces questions, de déconstruire certains mythes et préjugés, de recarder des propos ou actions LGBTIQ-phobes et surtout de pouvoir sensibiliser les élèves.

Depuis l’an dernier, le sujet de cette exposition est revenu régulièrement dans ma classe, en particulier autour de quelques jeunes filles qui ont porté le secret de leur homosexualité.
— Une enseignante du secondaire I

210 élèves

ont visité notre exposition.

(2 classes du cycle, 5 du secondaire I et 7 du secondaire II)

C’était une super visite et les échanges avec les élèves étaient très intéressants.
— Un enseignant du secondaire I
Merci d’être visible pour toutes les personnes qui ne peuvent pas l’être
— Une passante

Formulaire d’impact:

Nous avons réalisé un formulaire d’évaluation anonyme à destination des passant·e·x·s du Parc des Bastions, disponible via un QR-code. Sur notre échantillon de 59 passant·e·x·s du parc ayant répondu à notre formulaire, 2 avaient moins de 15 ans, 19 avaient entre 15 et 25 ans, 24 entre 26 et 35 ans, 8 entre 35 et 50 ans et 6 entre 50 et 70 ans. Sur les 59 personnes :

27.1 %

estiment que l’exposition permettra totalement de sensibiliser les personnes peu voire pas touchées par la thématique (note de 10 sur 10)

55.9 %

estiment que l’exposition permettra de sensibiliser les personnes peu voire pas touchées par la thématique (note de 9 à 7)

16.9 %

ont donné une réponse entre 6 et moins (le chiffre 1 correspondant à la réponse: “l’exposition ne permettra pas du tout de sensibiliser les personnes peu voire pas touchées par la thématique.”)

Cette exposition m’a permis de connaître plus de mots, de termes aussi afin d’éviter d’être maladroit lors d’une éventuelle discussion avec une personne LGBTIQ+. (...) j’ai appris beaucoup sur les personnes LGBTIQ+ alors que je ne connaissais quasiment rien avant, merci de m’avoir sensibilisé!
— Un passant

À la question “Cette exposition vous a-t-elle aidée à briser des stéréotypes en lien avec les personnes LGBTIQ+?”, nos répondant·e·x·s ont eu les réponses suivantes:

Ces chiffres élevés démontrent l’utilité de notre exposition, tant pour les personnes peu ou pas touchées par la thématique que pour les personnes concernées.

Personnes LGBTIQ+ et en questionnement

Personnes non LGBTIQ+
 

Concernant le sentiment de sécurité de nos répondant·e·x·s, sur une note de 1 à 10 (10 correspondant à un sentiment de sécurité maximum) les résultats sont les suivants:

Il est intéressant de constater le niveau très bas des répondant·e·s ne faisant pas partie de la communauté LGBTIQ+. Ceci explique probablement leur participation au questionnaire et leurs commentaires très positifs, liés à une forme d’identification aux personnes photographiées. Quant au chiffre moyen des personnes LGBTIQ+, il se situe autour de 6.48, juste en dessus de la moyenne.

81.25%

des répondant·e·x·s n’ont jamais vu d’exposition similaire à ce projet.

Au vu de la taille de notre échantillon, les résultats sont évidemment à prendre avec du recul et difficilement généralisables. Cependant, ils nous donnent un aperçu intéressant sur les différentes méthodes d’amélioration du projet. En outre, il sera intéressant de les ajouter aux prochaines mesures d’impact liées à la réplication du projet.

Merci de nous aider à reprendre le contrôle de notre visibilité et de réécrire notre réalité, pour y intégrer des personnes qui nous ressemblent et ne font que s’aimer. Aux yeux de tou·te·x·s.
— Une participante

83.3%

des répondant·e·x·s auraient eu besoin de représentations de couples/familles LGBTIQ+ lors leur enfance/adolescence

La communication

Afin de promouvoir notre projet, nous avons écrit à de nombreuses associations, collectifs et organisations internationales travaillant sur des questions d’égalité. Nous avons également promu le projet par l’intermédiaire de la presse et de différents médias. En outre, la promotion du projet à été facilitée par le soutien de nos partenaires et par diverses présentations et concours réalisés, à l’image de la Bøwie Award Ceremony 2019, du concours À nous de jouer 2020 et du Prix Jeunesse 2020. En date du 1er janvier 2021, plus de 57 couples et familles ont déjà contacté notre équipe afin de participer au projet.

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Reportage du 12h45 de la RTS, dont l’audience moyenne s’élève à 80’000 personnes.

+ 524’000

Audience cumulée approximative de nos mentions de presse et médiatiques en date du 28 janvier 2021. (Voir la brochure sur l’audience totale 2020 de la REMP)

+ 10’000

personnes ont entendu parler du projet via les réseaux de nos partenaires

Cérémonie du Prix Jeunesse 2020.

Cérémonie du Prix Jeunesse 2020.

Présentation au jury de la Bøwie Award Ceremony 2019.

Présentation au jury de la Bøwie Award Ceremony 2019.

+2’700

personnes ont entendu parler du projet via nos réseaux sociaux.

+67

groupes, associations et organisations ont été contactés afin de promouvoir le projet.